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gravure de Marie Alloy en couverture du livre d'André Dhôtel, Le Petit Livre clair, Deyrolle & Théodore Balmoral éditeurs.
« Cherchez à mentir, vous trouverez la vérité ; car il est impossible de mentir : une sorte de châtiment s’attache au mensonge. Je ne sais pas quel miracle du langage le langage traque l’erreur, le désaccord.
Pour mentir longtemps il faut répéter toujours la même chose – et bientôt la répétition devance l’impuissance.
La vérité se révèle par quelque chose de plus que la cohérence (les mensonges sont cohérents) par un progrès, par la multiplicité des recoupements et des rencontres, par sa chance.
La vérité c’est le merveilleux : le merveilleux signe du vrai, non de la vérité abstraite, mais la vérité conforme à notre désir essentiel, celle qui est la rencontre des lois du monde et du bonheur. En tout cas nous ne cherchons pas autre chose. Cette vérité favorise l’action hardie, audacieuse, désintéressée et se confond avec l’amour. »
Ainsi, en se perdant obstinément dans les mille et un mensonges de l’amour, en poursuivant la quête toujours vaine de la jeune fille qui, les yeux dans les yeux, vous fit la grâce d’un refus définitif, la cherchant et cherchant encore derrière tous les remparts de pierres jaunes, derrière toutes les portes de bois, vous voici devant les cactées dérisoires et poussiéreuses, les végétaux desséchés du Jardin des plantes de Charleville, et là, dans la misérable et glorieuse flaque de soleil, vous découvrez l’absente vainement poursuivie, vous accédez à sa véridique absence : vous êtes au cœur du monde. Il n’y a rien, et tout vous est donné.