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« Il est remarqué dans la Vie de S. Louis, écrite par Mr. Joinville, que S. Louis étant allé dans la Terre Sainte, ils trouvèrent dans la Ville d’Acre une femme qui tenant un flambeau dans une main, et une cruche d’eau dans l’autre, allait par la ville de cette sorte. Un bon Ecclésiastique qui la vit, lui demanda ce qu’elle voulait faire de cette eau et de ce feu ? C’est, dit-elle, pour brûler le Paradis et éteindre l’Enfer, afin qu’il n’y ait jamais plus ni Paradis ni Enfer. Et le Religieux lui demandant pourquoi elle disait ces paroles, elle répondit : Parce que je ne veux plus qu’aucun fasse jamais de bien en ce monde pour en avoir le Paradis pour récompense : ni aussi qu’on ne se garde plus de pécher par la crainte de l’Enfer, mais bien le doit-on faire pour l’entier et parfait amour que nous devons avoir à notre Dieu Créateur, qui est le bien souverain, etc. » Mme Guyon, Discours chrétiens et spirituels sur divers sujets, Cologne, 1716, t. II, p. 313, cité par Jacques Le Brun, Le Pur Amour de Platon à Lacan, Seuil, 2002, p. 107.