Archives des catégories : L’Italie en poésie
Les morts
« J’ai eu l’impression de me trouver en face d’un homme qui ne posait pas en poète : il avait l’air d’un employé, il était affable et discret. Lorsque par la suite, je l’ai lu à fond, je me suis rendu compte que je me trouvais en face de l’un des meilleurs poètes italiens du XXe siècle […] » Alberto Nessi présentant le poète romagnol Raffaello Baldini.
Raffaello Baldini (1924-2005), « Dix poèmes », traduits du romagnol, à partir de la version italienne établie par l’auteur, par Christian Viredaz, La Revue de Belles-Lettres, 2016, 1.
Les morts
Ce que savent les morts, et ils ne disent rien, ils savent tout,
même quand tu es à la maison, tout seul, la nuit,
portes, fenêtres closes, eux ils sont là,
que tu es allé au lit, il est tard, tu as éteint la lumière,
tu es réveillé, dans le noir, il te vient de ces pensées
qu’on ne peut pas les dire, eux ils sont toujours là, ils lisent en toi,
mais ils sont gentils, ils font semblant de ne pas être là.
Cristina Campo, “la journée est le seul devoir”
Le poète et le temps
Mario Luzi développe, en particulier dans ses derniers recueils «symphoniques», une profonde méditation sur le temps, pensé dans la perspective qui est la sienne, chrétienne, d’éternité. En voici un exemple dans un poème publié dans le livre Sotto specie umana à Milan en 1999, et traduit en français par Jean-Yves Masson sous le titre A l’image de l’homme (Verdier, 2004). (Je donne la traduction en français, suivie du texte original.)
© Editions Verdier 2004 pour la traduction française de Jean-Yves Masson
© Garzanti Milano 1999 pour le texte original