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Lettre de Cristina Campo (Vittoria Guerini)
“Quant à vos tourments, dont je sais si peu de choses, je voudrais vous prier, si votre amitié me le permet – de ne pas vous abandonner à la tentation centrale, la seule que le démon puisse réellement travestir en morale : celle des bilans et des programmes. C’est avec le passé et le futur qu’il tente de nous attirer chaque jour, alors qu’en vérité la journée est la seule réalité, le seul devoir, la seule chose de laquelle on soit responsable. Et c’est également en se débarrassant d’ hier et de demain que nous pourrons établir le silence, l’attention parfaite, où parle la nécessité vraie de notre âme; âme, dis-je, et non moi (ce dernier est toujours occupé, justement, avec l’hier et avec le demain)”. Lettre citée par Cristina de Stefano, Belinda et le monstre, vie secrète de Cristina Campo, Adelphi éd., 2002, pp. 81-82. Traduction française par Monique Bacchelli, Ed. du Rocher, 2006, p. 90.